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Lutte armée et pratiques clandestines

La lutte armée est la pratique la plus violente du mouvement autonome. Contrairement à d’autres pratiques qui peuvent se dérouler dans un cadre public, la lutte armée reste cantonnée à la clandestinité de par son degré d’illégalité. La lutte armée ne se limite pas aux attentats : elle prend aussi souvent la forme de hold-up dans les banques, hold-up qui constituent un important moyen de financement pour la mouvance, avec d’autres pratiques clandestines ne nécessitant pas l’usage des armes comme les nombreuses escroqueries opérées avec des traveller’s chèques ou des chéquiers volés.

La pratique du hold-up semble faire l’objet d’une véritable mythologie, comme en témoigne les propos de Bruno, qui n’avait que 15 ans en 1979 mais qui déclare à propos des autonomes qui étaient plus âgés que lui :

« d’après ce que j’ai entendu, il n’ y a pas un groupe autonome ou des squats de la période 77-79 où les mecs ne braquaient pas des banques. Ils braquaient tous des banques : le mode de financement habituel de tout le monde, c’est pas un mythe. » [1].

Une affirmation radicalement contredite par Stéphane, âgé de deux ans de plus que Bruno :

« Tout le monde n’ allait pas armé dans une banque prendre de l’argent ! Bien sûr que c’est un mythe ! Tout le monde n’ a pas envie de braquer des banques ! » [2].

Beaucoup d’actions armées des autonomes n’ont jamais été revendiquées. Comme l’explique Bruno,

« le point de vue justement du mouvement autonome, c’était la propagande par le fait et la guérilla diffuse. Tout le monde faisait des attentats. Sinon, t’étais pas un autonome. Etre autonome, c’était aller foutre un cocktail Molotov dans l’agence intérim du coin, ou l’agence immobilière… Il y a vraiment la culture du sabotage. C’était la grosse différence entre les autonomes et les autres ».

Comme il est difficile de retrouver la trace des multiples attentats qui n’ont jamais été revendiqués, je m’attarderai ici surtout sur les groupes qui ont revendiqués leurs actions. Pour brouiller les pistes, certains groupes ont pris la peine de revendiquer leurs actions avec de nombreux sigles différents : l’histoire retiendra donc surtout ceux qui ont cherché à montrer une continuité dans leur pratique.

Action Directe est le groupe autonome qui en France est allé le plus loin dans la lutte armée. Si la plupart des autonomes ont préféré pratiquer la lutte armée avec amateurisme, les militants d’Action Directe ont eux choisi au contraire la voie du professionnalisme en organisant en France plusieurs dizaines d’attentats de 1979 à 1987, allant jusqu’à l’assassinat du général Audran en 1985, et du PDG de Renault, Georges Besse, en 1986. Certains militants d’Action Directe ne considéraient pas leur organisation comme un groupe autonome mais plutôt comme un groupe anti-impérialiste sur le modèle de la RAF. Pourtant, de par ses origines et ses liens étroits avec la mouvance, Action Directe peut aussi être considérée comme un groupe autonome. Ainsi, Action Directe se présente elle-même comme la transformation d’une « coordination politico-militaire interne au mouvement autonome » en une « organisation de guérilla » [3]. Mais on peut aussi considérer qu’au cours de son histoire, Action Directe a progressivement évolué de l’autonomie vers l’anti-impérialisme, et ce surtout à partir du milieu des années 80, en même temps que la disparition de la mouvance.

Deux groupes sont à l’origine de la création d’Action Directe : les GARI (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes) et les NAPAP (Noyaux Armés pour l’Autonomie Populaire). Jean-Marc Rouillan a joué un rôle important dans la création des GARI puis d’Action Directe. Il commence son engagement dans la lutte armée à l’âge de 18 ans après avoir rencontré en 1970 des militants antifascistes espagnols à l’université de Toulouse [4]. Il participe à la création du Mouvement Ibérique de Libération (MIL) qui organise de nombreux attentats en Espagne contre le régime de Franco en se servant de la France comme base arrière. Le MIL décide de s’autodissoudre en 1973 suite à l’arrestation de plusieurs de ses membres, dont Salvador Puig Antich qui est condamné à mort puis exécuté selon le supplice du garrot le 9 janvier 1974. Les militants du MIL décident en septembre 1973 de créer une nouvelle structure : les GARI. Les GARI élargissent la lutte contre le régime franquiste en attaquant l’Etat espagnol aussi bien sur son propre territoire qu’à l’étranger. Jean-Marc Rouillan est arrêté à Paris le 5 décembre 1974 : il ne sera libéré avec les autres militants des GARI qu’en mai 1977.

Les NAPAP font leur apparition le 23 mars 1977 en assassinant Jean-Antoine Tramoni, l’ancien vigile de Renault-Billancourt qui avait tué le militant maoïste Pierre Overney le 25 février 1972. D’après Christophe Bourseiller, les NAPAP seraient issus du groupe maoïste « Vaincre et Vivre », que Christophe Bourseiller présente comme la « branche légale » des Brigades Internationales (BI) [5]. Pour Christophe Bourseiller, c’est le suicide de Jean-Denis Lhomme (le chef des BI) en juillet 1976, qui aurait provoqué le passage à la lutte armée du groupe « Vaincre et Vivre ». Vaincre et Vivre était lui-même issu de La Cause du Peuple. Les BI étaient apparues en décembre 1974 en assassinant à Paris un diplomate uruguayen, le colonel Trabal. Après avoir tenté d’abattre un diplomate espagnol en octobre 1975, elles avaient assassiné l’ambassadeur de Bolivie à Paris en mai 1976. D’après Christophe Bourseiller, à la fin de l’année 1976, un partage des tâches s’établit entre les NAPAP et les BI, celles-ci continuant à cibler les diplomates étrangers, les NAPAP se concentrant sur des cibles françaises [6]. Le 2 novembre, les BI tentent d’assassiner un diplomate iranien, Homayoun Keykavoussi, responsable de la police secrète : le diplomate et un policier sont blessés.

D’après Jean-Paul, un militant maoïste autonome qui venait de La Cause du Peuple, l’assassinat de Jean-Antoine Tramoni par les NAPAP « a fait venir plein de jeunes qui n’avaient pas milité avant à la politique et à l’Autonomie : pour une fois, c’était pas que du bla-bla les paroles révolutionnaires » [7]. Suite à l’assassinat de Jean-Antoine Tramoni, l’ancien militant de la Gauche Prolétarienne Christian Harbulot sera accusé et activement recherché par la police, avant d’être arrêté au mois de décembre. Entre temps, plusieurs membres des NAPAP, dont Frédéric Oriach, seront arrêtés au cours de l’année.

Dans un texte publié en 1997, Action Directe parle de la création au cours de l’année 1977 d’ une « coordination politico-militaire interne au mouvement autonome » regroupant entre autres des membres des NAPAP et d’anciens membres des GARI :

« Durant près de deux ans, cette coordination mènera de nombreuses actions de sabotages et de préparation à la lutte armée. Des nuits bleues comme celle contre la construction de la centrale de Malville, 23 attentats sur tout le territoire revendiqués CARLOS (Coordination Autonome Radicalement en Lutte Ouverte contre la Société). Une nuit bleue en riposte à l’extradition de Klaus Croissant vers l’Allemagne et de nombreuses actions après l’assassinat dans leurs cellules des camarades de la RAF (…) Mais aussi des actions contre les nouveaux négriers et la flexibilisation du travail, telles les opérations de la CACT (Coordination Autonome Contre le Travail) à Toulouse contre les ANPE et les agences d’intérim… » [8].

C’est cette fusion entre les GARI et les NAPAP qui entraîne la création d’Action Directe en 1979.

Action Directe explique ainsi en parlant de la coordination politiquo-militaire qu’ « au cours de l’hiver 78-79, la coordination décide de faire le saut à l’organisation de guérilla ». Au mois de mars, un premier attentat est revendiqué « Organisation Action Directe » [9]. Il semble qu’il y ait eu des désaccords lors de la fondation d’Action Directe au sujet du nom du groupe car, par la suite, ce sigle « OAD » ne sera réutilisé qu’une seule fois, le 28 mars 1980, pour revendiquer un attentat contre le commissariat de Toulouse. La première opération officielle d’Action Directe est donc le mitraillage du siège du patronat, le 1er mai 1979. Il semble qu’à sa création Action Directe ressemble à un collectif assez large et relativement souple, d’une cinquantaine de personnes. A la même époque, un important hold-up est réalisé dans le Nord à la perception de Condé-sur-l’Escaut. Le montant du butin est estimé à 16 millions de francs [10].

Dès ses débuts, Action Directe cherche à donner un prolongement militaire aux luttes sociales en inscrivant ses pratiques dans la continuité de ces luttes. L’attentat du 16 septembre contre la direction de la SONACOTRA est ainsi une réponse à l’expulsion par la police des foyers de travailleurs immigrés qui avaient alors entamé une grève des loyers qui durait depuis plusieurs mois [11]. Action Directe explique ainsi sa pratique :

« AD s’attaque aux locaux où sont élaborées, décidées et répercutées les décisions les plus importantes des politiques de l’Etat. Elle s’attaque au Ministère du Travail et à celui de la Coopération, car ce sont les plus engagés sur les axes que l’organisation a caractérisés comme décisifs dans la phase (politique de restructuration dans l’usine et dans les quartiers, politique d’interventionnisme militaire en Tunisie -écrasement de la révolte de Gafsa-, au Tchad et au Zaïre) et plus globalement, elle pose ainsi le fil rouge stratégique qu’elle compte défendre jusqu’au bout : l’unité des luttes anticapitaliste et anti-impérialiste. » [12]

Les 27 et 28 mars 1980, trente-deux autonomes sont arrêtés dans le cadre de l’enquête sur Action Directe [13]. Au mois de mai, l’OCL parisienne analyse ainsi la pratique de la lutte armée :

« les médias ne tiennent pas compte de la différence entre l’Italie et la France. Depuis longtemps ce type d’action existe sans pour autant qu’apparaisse la volonté de constituer une ou des organisations de type « parti combattant », drainant avec elles l’idéologie léniniste et avant-gardiste. (…) En France il ne s’agit pas par des actions de peser sur les décisions des institutions, des partis, et de l’Etat, mais de dénoncer symboliquement des lieux d’exploitation (boîtes d’intérim), de répression (prisons, commissariats, casernes…) et de contrôle social (boîtes d’informatique). Enfin, il existe une tradition d’humour et de dérision, tant dans la revendication des actions menées que dans les sigles utilisés pour les signer : (…) « Carlos », « Smicards en pétard », « Noël noir pour les riches », « Police », « Printafix », « Clodo ». Les seuls groupes qui en France ont assuré une certaine continuité dans leurs actions (GARI, NAPAP) n’ont pas cherché à construire une organisation permanente spécialisée dans la lutte armée et ont fini par s’autodissoudre. » [14]

Mais l’OCL de Paris prend cependant position de manière critique vis à vis d’Action Directe :

« S’il est clair que l’OCL (région parisienne) apporte et apportera son soutien aux camarades emprisonnés, il est tout aussi clair que ce soutien est et sera critique. L’isolement du groupe Action Directe ne résulte pas uniquement des pratiques répressives de l’Etat mais également de son existence même. Constitué en dehors des luttes vis à vis de ces luttes (attentats contre la SEMIREP, la SONACOTRA). Or il est certain que ce n’est qu’au sein de ces luttes et uniquement d’elles que peuvent émerger des mouvements porteurs de ruptures sociales et politiques. Pour ces camarades, l’absence de perspectives du mouvement social entraîne cette stratégie politique d’attentats symboliques isolés qui pour être connus d’un grand nombre de personnes doit obligatoirement passer par les Médias : ce sera une de nos critiques. ».

Le 13 septembre, le travail d’infiltration d’un indicateur de police (Gabriel Chahine) permet l’arrestation d’une dizaine de militants d’Action Directe, dont Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon.

Au début de l’année 1981, Action Directe choisit de suspendre ses attentats durant la campagne présidentielle [15]. Après l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la république, la plupart des prisonniers d’AD sont amnistiés. Mais neuf Autonomes sont exclus de l’amnistie car accusés de délits de droit commun : Nathalie Ménigon, trois militants des NAPAP (Frédéric Oriach, Michel Lapeyre, et Jean-Paul Gérard), ainsi que cinq personnes accusées du hold-up de Condé-sur-l’Escaut et qui ont été arrêtées le 10 juin. Nathalie Ménigon et les accusés du hold-up de Condé-sur-l’Escaut entament alors une grève de la faim. Des actions quotidiennes sont alors organisées pour obtenir leur libération. Le journaliste Philippe Madelin les résume ainsi :

« le 9 septembre, bruyante protestation devant le palais de l’Elysée, le 22 saccage du restaurant La Tour d’Argent (…), le 23 mutilation de la statue de Saint-Louis à Vincennes, dans la nuit du 29 au 30 septembre l’occupation des rédactions du « Quotidien de Paris » et de l’AFP, et enfin le 1er octobre, l’enlèvement tout à fait symbolique de l’effigie du président Mitterrand au musée Grévin. L’ imagination fertile des autonomes ne s’arrête pas là : renouant avec la tradition situationniste dont ils sont les héritiers, ils créent en province des groupes aux noms plus que fantaisistes, tels les GERMAIN (Gastronomes Ecœurés Révoltés par le Manque d’Alimentation des Incarcérés Non amnistiés) qui à Toulouse saccagent l’épicerie fine… Germain ; ou à Perpignan le « GAGA » (Groupe Affamé des Gastronomes Amnistiables) qui s’en prend à une autre épicerie fine, Luculus. Du même goût douteux : jet d’ un cocktail Molotov contre un restaurant gastronomique à Toulouse, déversement de seaux de purin dans le hall du Palais de justice à Perpignan et effraction à Lille des enclos animaliers du zoo. » [16].

Les neuf prisonniers sont progressivement tous libérés entre la fin du mois de septembre et le début du mois d’octobre.

Cependant, l’arrivée de la gauche au pouvoir provoque une grave crise à l’intérieur d’Action Directe. Certains militants décident d’abandonner la lutte armée [17]. Le groupe éclate alors en trois tendances :

  une tendance « internationale » (autour de Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, et Georges Cipriani), privilégiant des cibles liées à la domination impérialiste internationale

  une tendance « nationale » (autour de militants toulousains), privilégiant des cibles liées à l’Etat ou au capitalisme français

  une tendance « lyonnaise » (autour d’André Olivier), qui revendiquera ses actions au nom de « L’Affiche rouge » et sera accusée plus tard de judéophobie

Action Directe se retrouve à cette époque en partie dans la légalité. En ce qui concerne le groupe parisien, il participe en 1981 à l’occupation de plusieurs ateliers clandestins du quartier du Sentier ainsi qu’à l’ouverture de squats à Barbès permettant le relogement d’une centaine de familles, turques pour la plupart [18]. Le 13 février 1982, Gabriel Chahine est assassiné mais l’action n’est pas revendiquée. Au mois d’avril, Action Directe publie une sorte de manifeste intitulé « Pour un projet communiste » et qui est vendu de manière légale en librairie. Mais dès le 9 avril, le siège de l’organisation (alors installée dans un squat de Barbès) est perquisitionné et détruit par la police.

Au mois d’août, les dissensions se multiplient. Le 1er août, des militants d’Action Directe publient un communiqué dénonçant « des pratiques autoritaires et une ligne politique élitiste » et annoncent leur départ de l’organisation. Dans le même temps, des militants juifs organisent plusieurs attentats contre des sociétés israéliennes et américaines pour protester contre l’intervention israélienne au Liban. Ces attentats sont alors revendiqués par l’ « Unité Combattante Marcel Rayman d’Action Directe ». Le 16 août, deux militants se réclamant d’Action Directe et des « Autonomes Illuminés » donnent une interview à Radio Gilda. Ces deux militants critiquent les dernières opérations revendiquées « Action Directe » et annoncent l’autodissolution de l’organisation. Le lendemain, Jean-Marc Rouillan donne une interview à Libération. Jean-Marc Rouillan dément formellement l’autodissolution d’Action Directe et revendique au nom d’AD les derniers attentats organisés. Le gouvernement décide alors d’interdire officiellement de l’organisation. Un décret prononçant sa dissolution est publié le 24 août. A partir de cette époque, on peut dire qu’Action Directe s’éloigne de l’Autonomie pour évoluer vers une ligne politique de plus en plus anti-impérialiste.

En 1982, un petit groupe anarchiste fait aussi parler de lui en revendiquant des attentats au nom du groupe « Bakounine-Gdansk-Salvador ». La référence à la ville de Gdansk permet ainsi d’affirmer une solidarité avec les Polonais en lutte contre le régime du général Jaruzelski et de renvoyer ainsi dos à dos le modèle soviétique et le modèle occidental.

A partir de 1983, Action Directe s’allie avec d’autres groupes de lutte armée européens (belges, italiens, et allemands). On peut se demander si cette recherche d’alliances à l’étranger n’est pas la conséquence des différentes scissions intervenues dans le groupe les années précédentes et réduisant d’autant les effectifs de l’organisation. A l’automne 1983 paraît un nouveau journal : L’Internationale, mensuel sur la lutte armée en Europe de l’Ouest. En février et mars 1984, plusieurs militants sont arrêtés dont Hellyette Bess et Régis Schleicher. Au mois de juin, un attentat au Palais des congrès de Toulouse entraîne l’annulation du meeting prévu par Jean-Marie Le Pen. Cette action qui marque alors la réémergence de l’antifascisme n’a aucun rapport avec Action Directe. A partir du mois de juillet, Action Directe débute une campagne « Unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest ». A partir de cette date-là, Action Directe attaque en priorité des cibles liées à l’OTAN et au complexe militaro-industriel. Au mois de décembre, les membres de l’équipe éditoriale de L’Internationale sont arrêtés pour association de malfaiteurs.

Le 15 janvier 1985, Action Directe publie un communiqué avec la RAF officialisant l’alliance entre les deux organisations dans le cadre d’un front commun anti-impérialiste. La première conséquence de cette alliance est l’assassinat du général Audran le 25 janvier. En février 1986, Action Directe donne une interview au journal allemand Zusammen kämpfen. Le 17 novembre, le PDG de Renault, Georges Besse est assassiné par Action Directe, qui revendique l’opération au nom du « commando Pierre Overney ». Le 21 février 1987, les principaux membres de l’organisation encore en liberté, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, et Georges Cipriani, sont arrêtés à Vitry-aux-Loges, dans une ferme du Loiret.

Au fur et à mesure des années, des scissions et des arrestations, Action Directe s’est éloigné de la mouvance autonome pour devenir un groupuscule anti-impérialiste. Alors que le mouvement révolutionnaire disparaissait, que le mouvement social devenait de plus en plus faible, et que les militants étaient de moins en moins nombreux, les membres d’Action Directe ont fait le choix de la radicalisation. Dans ce contexte historique, on peut donc penser que leur défaite militaire était inéluctable.